On
attendait depuis longtemps ce nouvel intégré Euphya.
Trois ans presque jour pourjour après l'excellent 310 Alliance
(Diapason d'or en 1997), le voici enfin. Fidèle à sa
démarche, le constructeur francais a pris son temps pour
peaufiner le 250 et faire valider les solutions techniques retenues par
des oreilles expertes. Mettre au point un amplificateur plus accessible
que le 310 sans faire de compromis sur le plan musical n'avait rien
d'une sinécure mais se révélait nécessaire.
Avec un seul produit, la marque n'était pas des mieux
armées pour s'implanter durablement sur le marché.
Contrairement à une pratique courante, l'équipe d'Euphya
n'a toutefois pas voulu céder à la facilité en ne
commercialisant qu'une version simplifiée du 310. Par rapport
à ce dernier, le 250 a bénéficié des plus
récentes avancées technologiques. Exemple concret : son
capot en matière synthétique. Il ne trahit en rien un
souci d'économie mais a été choisi pour ses vertus
anti-MDI, les fameuses microdécharges d'interface. La lutte
contre ce phénomène mis en évidence par Pierre
Johannet (cf: Diapason n° 435 et 441. Editos Son) était une
priorité du concepteur. D'autres recettes allant dans ce sens
ont été appliquées au circuit de ce nouvel
intégré. La réduction du nombre de composants est
l'une d'entre elles. Pour une évolution ultérieure, des
espaces libres ont même été aménagés
sur la carte afin de pouvoir implanter les modules (à
l'étude chez E.D.F.) spécialement conçus pour
éliminer ces parasites en trés haute fréquence. La
qualité d'écoute devrait progresser sensiblement,
même si elle est déjà d'un niveau qui place cet
Euphya parmi les meilleurs amplis actuels. Le confort d'utilisation a
également fait l'objet de soins attentifs. Le 250 a certes perdu
le réglage de la balance et le sélecteur
d'enregistrement. Mais il a gagné une
télécommande. Comme son ainé, il
peut être équipé d'une entrée phono en option (MM
uniquement).
Enfin, il est disponible en deux finitions: standard (noire) ou luxe
comme sur notre photo (couleur anthracite et boutons en laiton). (
note personnel : le 250 est équipé de série d'une entrée phono)
L'écouteLa
source de ce test était un lecteur Icos CD Pro et nous avons
utilisé successivement des enceintes Avant Scène Elektra
et des B&W Nautilus 804. Bien que l'écart de prix atteigne 5
000 F, la comparaison entre le 310 Alliance et son petit frère
s'impose. Elle dénote un évident lien de parenté
entre les deux modèles. On retrouve notamment la même
qualité de timbres. Des timbres dont l'élégance,
le fruité et l'homogénéité n'ont pas
d'équivalent dans cette catégorie. Le raffinement des
sonorités, leur étoffe chaude et chatoyante, leurs
multiples couleurs sont l'exception dans le monde des amplificateurs
à transistors. Elles sont dignes d'un trés bon ampli
à tubes. Par leur moelleux, leur douceur, elles mettent
l'auditeur à l'abri de toute agressivité. Les tuttis des
grands orchestres passent sans projection ni confusion. On remarquera
par ailleurs que cette densité ne se traduit par aucune sorte
d'épaisseur. L'image est trés ouverte et
aérée. Elle ne grossit pas artificiellement le volume des
instruments. Elle est aussi trés bien construite avec de la
profondeur et un réel étagement des plans. Mais le 250
Alliance ne s'est pas contenté de reprendre les qualités
de son ainé. Il en a aussi gommé les petites limitations.
Envers le 310, la menace est sérieuse. Le nouveau venu
délivre en effet une restitution plus définie et vivante.
Dans les basses surtout : elles sont plus fermes, plus vigoureuses.
Dans ce registre, les haut-parleurs semblent mieux
contrôlés. On aimerait plus de profondeur, de charpente
mais cette caractéristique est surtout sensible avec les
B&W, trés révélatrices à cet
égard. Avec celles-ci, l'écoute manquait en outre de
luminosité. Cet Euphya préfère les enceintes
claires et analytiques comme les Avant Scène qui font mieux
ressortir son exceptionnelle expressivité. Quelle finesse de
nuances ! A l'agréable souplesse du 310 s'ajoute ici un rien de
tension, de mordant supplémentaire sur les attaques qui
contribuent à dessiner les les phrasés avec encore plus
de précision. Le jeu des musiciens paraît ragaillardi. Ils
jouent si bien que l'on oublie trés vite le son au profit de
l'interprétation. La transparence aussi est meilleure. On entend
plus de détails et l'on perçoit mieux les acoustiques de
salle. Cet Euphya Alliance 250 nous a fait une trés forte
impression. A ce prix, réussir un amplificateur de ce niveau est
un vrai tour de force. Avec l'Etalon Exampli (plus nerveux et plus
défini mais moins naturel dans les timbres et moins subtil dans
les nuances), nous le considérons comme une
référence. Nous vous le recommandons chaleureusement. S.B.
156/ DIAPASON octobre 2000
Texte Paru dans les Diapason d'Or de novembre 2000 n° 475 c'est un résumé de l'article complet–
Nous avons déjà ecrit tout le bien que nous pensons de
cet Euphya (cp banc d'essai détaillé, n° 474).
– ll
confirme le grand potentiel de cettejeune marque française et
s'affirme comme l'un des meilleurs intégrés à ce
prrx. Après l'excellent 310, mettre au point un amplificateur
plus accessible sans faire de compromis à l'écoute
était pourtant diff cile: le mérite des concepteurs est
d'y être parvenu, qui plus est sans céder à la
facilité: le 250 Alliance n'est pas qu'une version
simplifiée du 310. Il bénéficie notamment
d'astuces destinées à lutter contre les fameuses MDI
(parasites en très haute fréquence). L'utilisation d'un
capot en matière synthétique est l'une d'entre elles. Cet
appareil, que nous avons longuement écouté, nous a fait
une très forte impression. Ce qui frappe, c'est une
exceptionnelle qualité de timbres. Leur
homogénéité, leur fruité, leur richesse
chatoyante sont l'exception dans le monde des électroniques
à transistors. Par leur douceur et leur étoffe, les
sonorités contribuent à la formation d'une image
très consistante. Fort de cet équilibre velouté,
le 250 délivre une restitution très sensuelle. Dans le
médium et l'aigu, elle dénote un soyeux des plus
agréables. Jamais le son ne devient dur, même sur les
tuttis des grands orchestres. Le plus remarquable est que la
définition et la transparence n'en pâtissent pas. La
scène sonore est très ouverte et aérée;
l'étagement des plans est bien marqué. L'écoute
sort aussi de l'ordinaire par sa délicatesse expressive. Elle
fait ressentir avec une rare intensité toutes les finesses des
interprétations. Ici, on retrouve la même fluidité
mélodique que sur le 310, mais avec un surcroît de mordant
sur les attaques, d'énergie sur les accents. Le discours musical
para^~t plus vivant, avec une plus grande liberté dans le rendu
des nuances. Les basses ont plus d'autorité. A défaut
d'être très profondes, elles rebondissent mieux au
gré des rvthmes. Voici indiscutablement l'amplificateur
idéal pour constituer une chaîne très musicale
autour de 30 000 F.
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